lundi 20 décembre 2010

Another Main Street

Party de fin de session de l'ESG ( école à laquelle je n’appartiens pas) + retour au Québec de ma meilleure amie partie en échange étudiant en France. Elle est d'ailleurs mon seul motif pouvant expliquer ma présence dans cet endroit. La revoir enfin, après 4 mois d'attente.

Dans la file d’attente, parce que tout bon party qui se respecte est muni d’une file d’attente, c’est l’anarchie. Ça se pousse, s’insulte. Un jeune pré pubère ayant trouvé stratégique de boire un peu avant de se rendre au party afin de sauver sur la dépense en alcool semblait avoir mal calculé sa dose- son corps était aussi mou que de la pâte à modeler- ses yeux aussi grands que des deux dollars. Il confrontait le doorman, il voulait absolument entrer. « Man, ton chien est mort, vas te coucher ». Et la toute puissance d’un doorman.
Je savais que j’allais passer une bonne soirée, lorsque la fille derrière moi a reçu une balle de neige et qu’elle s’est mise à sacrer. Une balle de neige? What the fuck?

Une salle remplie à craquer d'adolescents attardés venus célébrer la fin de leurs études. Saouls, pour la majorité. D'autres drogués, survoltés, ultrasonores. Ils portent des tuques en laine par dessus des cheveux bouclés, des lunettes de hipsters ou des t-shirt à col en V. Elles portent des talons hauts, de longs colliers et des dizaines de bracelets. Des cheveux bleaché et des frange à la Kate Moss.
Une fille sur deux semble tellement défoncée qu'elle pourrait justement se faire défoncer par trois inconnus simultanément, sans même émettre une plainte. Elles tirent à gauche, elles et leur tignasse blonde, de tout leur squelette chétif et surentrainé. Leur maigre corps aux allures de la tour de Pise fait son chemin parmi la foule, hoquetant une bleue dry mal ingérée; ou peut-être était-ce une Molson Ex ou peut-être un de ces légendaires rhum and coke.
Le chum de mon amie est déguisé en banane, c'est sa thématique. À chaque party, il revêt son costume. On voit ses bras en entier et son chest. Toutes les blondasses l'arrêtent, excitées par l'icône de débandade hors limites qu'il représente. Toujours, sous les yeux de mon amie, une petite brunette réservée, qui s'empresse de délimiter son territoire lorsqu'une blondasse un peu trop téméraire décide de se suspendre au cou de son chéri et de le couvrir de baiser alcoolisés.
« Je déteste ca », qu'elle dit
« Ouan.. », que je réponds.

L'endroit est bourré de spécimens masculins oscillant entre la maturité et l'adolescence. Ils crient, se déplacent en meute, se tiennent par le cou. Ils sont cute. Juste assez cute pour avoir un fix- tsé. Parce que y'a un p'tit blond, là-bas, aux cheveux bouclés, aux yeux verts et au sourire immense. Et il s'en crisse. Ceux qui s'en crissent, sont toujours les plus dangereux, tsé. De toutes façons, soyons rationnels voyons. Il n'a qu'un maigre 21 ans- que connait-il à la vie? Aux femmes?
Rien, bien sûr. Il doit être de ceux qui aiment trop fort, de façon irraisonnable et gâtée, trop passionné. Il ne se rend même pas compte, à quel point il envoute.
Il est encore dans son monde immaculé, naïf, désinvolte.

La musique est démesurément forte. Les quelques bars situés aux quatre coins de la salle sont bondés de gens qui ont soifs. Les barmaids, la jupe ras l’cul, servent les gars en premier. L'attente est incalculable. Tout le monde se dépasse. Les gars bousculent les filles- pour les dépasser. Elles sacrent. « Mon tabarnac, essaie d'me dépasser juste pour voér! » « Hoooo elle est fâchée la madame... Yo je t'ai même pas dépassé, c'est lui.. » dit-il en pointant son ami visiblement très amusé par la situation.

Deux shooter de rhum, question de faire naître le bonheur. « Je viens de détruire en entier ma muqueuse intestinale par ce seul shooter. Mais…. Elle se régénérera au complet dans vingt minutes. Merci cours d’anatomie qui m’empêche maintenant de festoyer naïvement, sans m’inquiéter des sévices que je fais subir à mon corps »

Je pense qu'il y a une notion, inculquée à la maternelle, qu'ils n'ont toujours pas comprise. '' Attends ton tour, ne dépasse pas les autres, autrement tu n'auras pas d'étoile dans ton cahier ''.
Je les aurais mit à genoux et les aurais fouettés d'une règle en bois. Avant de les faire copier sept cent soixante-dix-sept fois sur une feuille non lignée « je ne dépasserai plus jamais ».

En sortant du bar, près des vestiaires, une fille est couchée par terre et crie en pleurant. Elle est déconnectée de la réalité. Un troupeau de curieux s’agglutinent autour d’elle, tous aussi saouls et tentent de comprendre quel démon l’habite. Man, elle n’a seulement pas appris à boire encore. Faites la vômir et envoyez-la se coucher sur les genoux de maman, sous un drap santé.

En marchant vers la maison, j’ai eu la chance de vider mon portefeuille à chaque sans-abris me hélant pour du change. Man, il faisait pitié, le gars. Il voulait un poutine à cinq dollars et n’avait même pas encore une 25 sous. Je pense qu’il m’a béni, ou quelque chose du genre, entoucas Dieu y était pour quelque chose, lorsque je lui ai donné mes derniers quatre dollars. Tient ta poutine, j’connais ça cette envie là, j’ai eu la même un peu plus tôt dans la soirée et c’est vraiment très mal gérable.

Dans le taxi, la radio d’Haïti Chérie, un chauffeur discret et silencieux qui me dépose devant chez moi. Mes draps, ma couette, mon chum, le silence, le sommeil….

lundi 6 décembre 2010

« The foolish man seeks hapiness in the distance, the wise grows it uder its feets »

vendredi 19 novembre 2010

Peur de ne plus pouvoir aimer
Peur d'aimer trop fort
Peur de le perdre
Peur de me perdre
Peur de les perdre
Peur d'être alcoolique
Peur d'être mauvaise
Peur de perdre la tête
Peur d'être idiote
Peur de passer à coté de ma vie
Peur de regretter mes choix
Peur de me tromper
Peur de mourir
Peur de vivre
Peur de sabotter
Peur d'avoir sabotté
Peur de faire mal
Peur d'avoir mal
Peur des hôpitaux
Peur d'être trop heureuse
Peur d'être trop triste
Peur d'échouer
Peur d'être jugée
Peur de manger du fast food
Peur de fumer
Peur parce qu'ils fument
Peur d'être trop stressée
Peur de ne pas arriver
Peur d'être pas bonne
Peur de m'endetter
Peur de trop parler
Peur de trop en écrire
Peur de ne pas assez en dire
Peur d'oublier
Peur de trop me rappeler
Peur de blesser
Peur d'avoir blessé
Peur de me blesser

Je suis une appeurée chronique.

jeudi 21 octobre 2010

Tom Yorke et un bed-in d'un jeudi d'automne

Éprise d'une émotion bizarre, ces jours-ci. Une émotion qui dure, qui ne s'estompe jamais, qui reste là matin et soir.
On dirait.. du bonheur. De la légèreté. Des sourires plein la bouche. Des fous rires ultra sonores et des excès de théâtralité dans chacune de mes phrases.

Ça me stresse, d'écrire ça. J'ai les mains moites de l'écrire. Parce que c'est tellement fragile. J'ai peur qu'en l'écrivant, qu'en le verbalisant, ça perde de son essence.
'' ça ''. Le bonheur de vivre, enfin.
Ça m'donne le goût de sacrer.
Crisse.
Depuis l'adolescence, mon univers émotif s'est construit d'une façon bien simple. Deux semaines de trêve et d'insouciance débouchent irrémédiablement sur deux semaines de nostalgie, de grisaille, de paresse physique et intellectuelle. Un bien, constamment compensé par un mal.
La vie est ainsi faite, oui, et ce pour tout le monde.
Mais à la différence de la majorité des gens qui m'entourent, je vivais continuellement sous un nuage.
Et puis....
Pas de grisaille depuis un mois...¸
Le nuage couche ailleurs.

E-N-F-I-N!

mercredi 20 octobre 2010

Main street

Rue St-Laurent, Vendredi soir.

Fascinante. Répugnante, elle n'a jamais su susciter réellement mon attention depuis ma majorité ( et même jamais avant nomplus), ses boites de nuits et ses bars ne m'ayant jamais inspiré une soirée réussie.

Ce soir, emmenée a fréquenter un de ses clubs pour la fête d'un ami,en mode analytique et contemplatif ( une fois de plus) j'ai pu atteindre mon paroxysme personnel de désenchantement.

Puéril. Agressions abondantes. Insalubrité. Bas de classe, bas de game. Le Ballroom.

Ils sont entassés les uns sur les autres dans ce local a ambiance ni feutrée, ni appaisante. Elles sont en robes et talons hauts, ils sont en chemise et souliers propres. Ils dansent, boivent, se pavanent, se regardent, se jugent, se poussent un peu pour avoir plus d'espace, s'accrochent, se dévisagent, se sourient de leur visage terni par l'alcool. Rendus pathétiques et alcooliques, ils passent une soirée folle.
Age moyen : 19 ans.

A mon entré dans ce lieu, j'ai tout de suite eu le présentiment que mon argent allait être mal investi. Et les talons hauts si détestés se faisaient déja inconfortables.

Quinze minutes après mon entrée, buvant mon savoureux Vodka ananas a 8$, je me suis fait aborder par deux tantouses, deux vantouses prêts a coller jusqu'a ce que mort s'en suive, deux impertinents prépubères, deux enfants mal foutus qui venaient me faire la conversation, une conversation mal odorante du genre '' tu vas a quel école, tu habites ou? Aimes-tu les homosexuels? ''.

Je leur aurait donné des G.I jo et des trains électriques pour aller jouer sur le tapis du salon, qu'ils n'auraient pas été plus heureux, plus enfants, plus minables, plus aptes a rester dans leur monde immaculé de jeunes nourissons gâtés.
Incapable de voir le désintérêt total dans mes yeux, ils étaient jeunes et merdiques.


Sachant que mon minuscule goût du party n'allait pas pouvoir survivre entre leurs mains, je les ai laissés en plan, pour aller me faire voir ailleurs.


La cigarette était alors requise, question de bien s'occuper. Dehors, la brise de fin de soirée dans les cheveux et le regard plongé dans le ciel sombre, tentant de chercher désespérément une raison d'être dans ce lieu et non pas ailleurs, dans ses bras chauds.

Trois Vodka Ananas, mes quatres préférées, Dom, Amé, Genevieve, Mylène, des bizous sur les joues, et les talons hauts redescendent l'escalier et se dirigent Rue Bellechasse, avant de se faire remiser dans le garde robe pour la prochaine année. Ils ne font pas le poids, contre les souliers plats ou les Converse.

Retour au Bercail, alors que les autres continuent de s'entasser, retour sous les draps qui sentent bon le Gain, avec Bibitte qui joue avec sa souris en plastic, Cat Power qui chante Wonderwall et la douceur de vivre, que procure le silence, le calme, la chaleur, loin du chaos, loin de la Main.

jeudi 14 octobre 2010

« I know what it is not to feel like you're in the room until he looks at you or touches your hand
Or even makes a joke at your expense
Just to let everyone know you're with him.

That You're his...
»

mercredi 13 octobre 2010

Je sais,
Ce blogue a perdu un peu de son essence
Quand je l'ai tué sauvagement à grand coup de '' J'ÉCRIRAIS PU JAMAIS OK!!!! '' pour ensuite le ressusciter parce que ça me manquait ben trop.
J'ai tout perdu vos commentaires. J'espère que vous n'avez pas tous déserté.

mardi 12 octobre 2010

S'anesthésier

C’est de rêver d’aucune attache amoureuse et de pouvoir s’adonner qu’aux plaisirs charnels en capturant son plaisir, en serrant les jambes pour qu’il ne puisse jamais s’évaporer- puisque toute l’essence du monde vient de là et du bas ventre, et non pas du cœur qui s’emballe sans réfléchir, tellement naïf – lorsqu’on voit notre organe vital réduit en cendres une fois de plus, faute d’avoir trop voulu l’inaccessible, ou bien trop cru en cette ''merveilleuse'' chose que les autres appellent l’amour.

C’est d’en avoir assez d’écrire, d’écrire n’importe quoi en évoquant ses yeux, juste parce que l’acte d’écrire meuble un peu le temps. Comme si l’envie d’écrire ajoutait à ces jours anastatiques un peu de romance volée, illégale, inégale. Écrire, écrire, écrire... Pour noircir des pages entières de temps perdu alors que cette inconnue insipide me demande « à quoi ça sert de t’exhiber ainsi, pourquoi écrire» et moi de répondre « à vivre et à revivre ce qui n’est plus, b.i.a.t.c.h » si Schmitt, Shakespeare, Baricco, Zola, Duras, Hemmingway et surtout, surtout Kundera n’avaient pas écrit je n’aurais jamais été fascinée par quoi que ce soit d’autres que les hommes, l’alcool et la Mer- ce qui rend l'existence futile, ne crois-tu pas?

vendredi 8 octobre 2010

Même si c'est stressant, la vie d'un marine...

- Louis, tu dois y aller! L'armée, t'en as toujours rêvé. TOUJOURS! La porte a toujours été fermée à cause de ton état de santé et là, elle est ouverte. ELLE EST OUVERTE! Ils te veulent! Tu ne peux pas refuser, tu dois y aller.... Sinon tu vas le regretter toute ta vie! On a tous un rêve récurent... tout le monde rêve de quelque chose qu'ils ne croient pas possible... Toi, ça se réalise!

« Elaine, t'es la seule personne à qui j'ai demandé conseil qui m'a répondu de façon objective... Ils ne veulent pas que je parte vivre dans une autre province...»

Et moi je me demande pourquoi, pourquoi j'ai dit ça. Pourquoi, instinctivement, j'ai dit à mon grand frère que j'aime de tout mon coeur '' vas-y, suis ton rêve! '', sans même me demander un quart de seconde c'que ça allait m'occasionner comme déchirements.
Non, bien sur, ce n'est pas ce que je veux. Je veux qu'il reste à mes cotés, parce qu'il est tellement précieux. Parce que sans lui, en face de mon père, j'perdrais l'usage de la parole. Sans lui, j'serais toute seule dans l'arène quand c'est l'temps d'aller se battre avec notre géniteur. Qui va soupirer avec moi, aller ventiler sur le balcon avec moi, lors d'un souper trop arrosé chez le paternel alors qu'une fois de plus, il se montre caractériel et incorrigible et borné et narcissique et complètement haïssable?
Qui va oser argumenter contre lui qui gueule du sommet de sa monarchie, faisant de nous de faibles et tièdes subalternes devant se prosterner devant sa grandeur?
Avec qui je vais assumer mes élans de folie et mes logorrhées haineuses dans mon auto en montant au chalet par de chaudes et pluvieuses soirées d'été?

Qui va m'accompagner à l'hôpital en m'écoutant silencieusement me plaindre de mes douleurs, dans toute ma théâtralité et mon exubérance?
J'veux pas que tu partes.
Mais j'veux te voir heureux

Pis j'pense mon Louis,
Que l'un de vient pas sans l'autre...

dimanche 19 septembre 2010

Le coeur n'y est pas,

Même si on le tordait un peu dans tous les sens, pour essayer de le garder tranquile,
Il n'est même pas maléable.
Il est libre.
Il tend toujours un peu vers le nord.

Rien ici ne sait l'encrer.

Triste constat.

Damien Rice et Can't Take My Eyes Off You

Et ton odeur a empreigné ma vie.
Il m'est maintenant impossible de m'en défaire.

Tu sais, il fut un temps où il me plaisait de penser qu'un coeur pouvait se refaire. Qu'il s'agit de laisser filer un peu les années, que l'audace d'aimer reviendrait. Ailleurs, avec quelqu'un d'autre. Le coeur chargé d'espoir, à nouveau. Naif.
Blindé.

Tu sais, il m'est arrivé quelque fois de penser que j'arriverais à glisser quelqu'un d'autre dans la case que tu occupais.

Que la place à gauche de mon lit trop grand allait changer de propriétaire, tranquilement, sans complications, sans tristesse.
Sans même t'évoquer en pensées.
Il est particulier de se rendre compte à quel point je me bas pour garder ma droite, même aujourd'hui.

N'importe quoi. Ta silouhette est encrée dans le vieux matelas. Tout ceux qui y prennent place depuis toi, semblent s'y perdre. Le grain de ta peau y est tatoué. Et tu sais quoi? Ton odeur ne disparait pas. Et même que.

Ah, c'est loufoque.

Même qu'au matin il m'est encore affligeant de ne pas appercevoir le bleu de tes yeux qui me détaillent.

Oui je sais, ça fait un an que tu ne me détailles plus lorsque je suis assoupie. Que tu ne me réveilles plus doucement, ton visage brûlant entre mes cuisses.

Je ne crois pas mon coeur capable de se refaire. Je crois que je me plais, dans mes vieux souvenirs de nous. Puisque tu n'es plus là pour les ternir. Pour obscurcir chaque seconde de mon existance.
Tu es plus doux dans ton absence......

Je ne veux pas que les rares mots amoureux que je suis capable de prononcer s'adressent à quelqu'un d'autre. Q.u.e T.o.I
Ils sonneraient faux dans ma bouche, ma bouche lassée, blasée.
Ma bouche qui est anesthésié. J'angoisse à l'idée de te perdre dans mes souvenirs. Qu'un épais brouillard s'installe entre ton visage et ma réalité.
Entre ton visage et ma guérison.
Merde de merde.

Je ne veux pas guérir de toi, car ta non existance me fait moins mal que la possible éventualité de me fracasser le coeur une fois de plus sur un nouvel homme aux yeux bleus; des yeux bleus qui ne t'appartiennent pas. Qui appartiennent à un souffle de legereté qui lit Proust entre deux gorgées de Thé Vert, en quiétude.

Pardon.

Ce n'est et ne sera que mes souvenirs de toi
ou la solitude.
Exister.

Par quoi et pour quoi?

Vivre.

Aujourd'hui; demain viendra plus tard.

Te sentir.

Plus qu'hier, moins que demain. J'ose esperer.

J'ignore tout de nous- c'est affolant.

Beethoven 9e Symphonie et ma pensée en deux temps

Animée d'émotions primaires,
Je suis au stade infantile;
D'inspiration gamine.
Je me consume sans trève.
Je me brule par les deux bouts, l'abdomen qui papillonne.

Mon âme est a marée haute
Je me baillonne le self control
Je m'éparpille comme un sac de billes......
J'ai le système nerveux insomnieux,
J'ai le myocarde qui bat la démesure.
Je me suis tricotté un chandail musculaire trop petit.
Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime.

Cri.

Et alors..

Dans cette vie, qu'est-ce qui nous sauve?
Si ce n'est pas sa propre intelligence, la conscience et le verbe.

Si ce n'est pas l'amour et la sérénité.
Si ce n'est pas la foi.
Et non plus l'acte d'écrire.

Alors, qu'est-ce qui nous sauve?

'sti.
Papa - As tu parlé à ton chum?

Fille- C'est pas mon chum... Pourquoi tu t'en rapelles jamais? Et oui, je lui ai parlé.

Papa- Pis? Tu t'ennuies tu? Pis lui? Pis? Hein?

Fille- J'pense que j'pas en amour.

Papa- Ah. Ah ben...

Fille- En faite, p'pa. Jel sais pas comment savoir ça là... C'qui est important à regarder dans une relation naissante.

Papa- Ga ben, c'pas compliqué. T'as tu des papillons? Si t'as pas de papillons au début, c'est bon rien.

Fille- Honnètement, j'ai tellement de papillon, pis d'oiseaux-mouches pis de libellules pis de POUÉSSON VOLANTS que j'ai envie d'me mettre à pleurer de bonheur quand il me joue dans les cheveux. Que le monde se met à tourner dans l'autre sens quand il m'embrasse. Que j'ai envie de lui crier «JE T'AIME!!!!!!» dans l'oreile quand il me donne un orgasme pis de...

Papa- Ah sacrament! J'veux pas entendre ça!

Fille- Common, on jase Papa, on jase entre adulte là. Ouin. J'ai l'élevage de papillons au complet qui virevolte dans mon abdomen quand il est dans le périmètre carré. J'sais pas c'que ça veut dire là...Pour moi, l'amour, c'est pas ça.

Papa- Ben là..T'en tiens une estik de bonne partie entoucas!Est-ce que t'as envie d'le voir à tous les jours?

Fille- J'mennuie de lui même quand y'é là...Ça me tourne dans le ventre quand il doit partir. Les journées qui suivent nos rencontres, je les passe dans une bulle, je vis lentement, je me sens englobée d'amour. P'pa, toi tu connais ça se feeling là, j'me sens saoule. Enivrée de bonheur. J'me sens calme, aimante. J'ai des élans de générosité, j'ai l'goût de lui faire plaisir à chaque minutes.

Papa- Simonac... Messemble que ça fait longtemps que je t'ai entendu parler de même d'un homme. T'as toujours l'air blasé, pas interessée. Ils sont toujours trop immatures, trop enfantins, pas assez émancipés. T'as même déja largué un gars qui était fou de toi parce qu'il portait des camisoles en dessous de ses t-shirts. Pis là, en me parlant de lui, tu m'sers rien d'moins que... d'la poésie?

Fille- Ben là, pas d'la poésie.. Arrête dont! J'essaie de t'expliquer mon sentiment du mieux que j'peux. J'pourrais te parler de mes orgasmes successifs aussi si t'aimes mieux...

Papa- Calvaire!!! Pis, envisages-tu ton avenir avec lui?

Fille- ......

Papa- Te vois-tu à ses cotés pour longtemps?

Fille- Toutes façons, i' m'aime pas.

Papa- Ça répond pas à ma question!

Fille- Jel sais tu moI! Tu veux savoir des affaires que je ne sais même pas moi-même!

Papa- BEN PENSES-Y!

Fille- Crisse, c'est rare que tu t'investis de même dans mes désordres amoureux. Je sais même pas où je serai demain, la semaine prochaine, l'été prochain. Je ne sais même pas quel genre d'emploi j'occuperai plus tard pour subvenir decemment à mes besoins. Je ne sais même pas si je veux des enfants. Si je veux vivre en ville ou à la campagne. Si je veux me marier. Si je m'aime mieux en brune ou bien en blonde. Si je veux être riche ou heureuse, parce que apparemment que c'est un choix à faire. Il n'y a rien de plus incertain que mon avenir. J'suis supposée pouvoir te dire que j'veux être avec lui dans l'avenir?

Papa- Ton incertitude, as-tu envie de la vivre à ses cotés? De découvrir la vie, de te découvrir à ses cotés? D'accepter son incertitude- car il n'est évidemment sur de rien lui non plus, voilà la normalité- et de faire confiance à la vie par rapport à l'endroit où elle vous mènera ensemble?

Fille- ...

Papa- Moi, avec ta mère, c'était comme ça que j'me sentais. C'tait elle que je voulait, même dans ma vie minée d'incertitudes.

Fille- Arrête dont! Vous vous êtes dompés après deux enfants et sept ans de mariage!! T'as refait ta vie 6 fois, après elle! Ça me rassure pas, c'que tu me racontes..

Papa- C'est elle! C'est elle qui m'a dompé parce que je l'avais trompé... Entre toi et moi, ça lui en prenait pas gros pour mettre notre mariage aux poubelles.. Tu parles d'une bonne raison!

Fille- Peu importe! Peu importe ce qui a pu se passer dans votre mariage raté, ta théorie ne fonctionne pas.

Papa- La question n'est pas de savoir si ma théorie fonctionne ou non, on veut savoir si tu es amoureuse de ton chum. Et moi j'te dis, que j'ai su que j'aimais ta mère, parce que quand j'étais ti cul étudiant à l'Uqam, c'est elle que j'voulais a' maison à mon retour des cours pis c'est avec elle que je voulais vivre l'avenir. Aussi incertaine pouvait-elle être. Ça fait que?

Fille- Ah papou... Ctais plus simple d'me dire que j'tais pas en amour.. Là, j'vais être obligé d'avoir d'la peine parce que celui avec qui j'ai envie de vivre l'incertitude de l'avenir ben... i m'aime pas.

Papa- Ah c'pas grave mon ti canard. Ça aurait pas marché. Regarde ta mère pis moi...
papa- Pis mon ti canard, comment ça va? Avec ton chum?

Progéniture - J'sais pas, j'commence mes allergies printanières, ça m'pique dans face pis....

Papa- OK c'est dommage, mais je veux dire. Dans ton coeur là.

Progéniture- J'sais pas. Pas fort, j'imagine.

Papa- Voyons calvaire! Toi quand t'as un gars dans ta vie, tu deviens toute fuckée! Ca te fuck ben raide! FUCKÉE! Regarde toé là, encore à l'envers!

Progéniture- Que c'est doux à l'oreille, parler avec toi. Jel sais p'pa. Une vraie folle.

Papa- Ouin ben ça, c'ta cause de moi..
Progéniture- Ah, recommence pas avec ça, j'ai pas l'goût.

Papa- D'ma faute! Si j'avais été moins ti cul, plus présent. Moins fucké. MOINS FUCKÉ! Je t'ai crissé un vide dans l'ventre pis là, t'essaie de remplir ça avec n'importe quel tapon qui te donne un peu d'attention.

Progéniture- Bon, ça s'améliore pas ton affaire. Tu t'es encore vautré dans le champagne? J'suis pas d'attaque pour tes déboires de père indigne là. Pis depuis quand tu sacres à tout bout de champ? C'pas beau.. J'ai pas besoin d'entendre ça. Jel sais qu'jsuis dure à suivre... mais j'pense pas que ce soit de ta faute. Pas entièrement entoucas. C'est moi, c'est dans ma tête de pardue que ça se passe.

Papa- C'est vrai, j'ai trop bu de champagne, ça me crinque c't'affaire là. J'suis tellement stressé, tsé. J'aimerais ça qu'tu sois bien, heureuse, paisible.

Progéniture: Arrête papou, j'suis heureuse. Pis tu les aimes mes p'tits nuages noirs, ça te permet de mettre ta vie sur pause une coupe de jours pis de venir me sauver le coeur. Ça comble ton complexe de superman. Tsé comme quand, on est partis un mercredi matin pour Baie St-Paul même si je devais rentrer travailler et que tu avais une tonne de réunions cette journée là. On est allés s'payer une trêve devant le ST-Laurent en s'enivrant à grand coup de Veuve Clicquot. Ça m'a comblé l'vide existentiel; t'as compris exactement ce qu'il fallait faire pour me réanimer l'envie d'vivre: me piquer deux jours devant le fleuve comme un drapeau qu'on laisse au quatre vents.

Papa- Oui c'est vrai, c'était agréable. Tsé pour moi aussi, ça a été purificateur. Des fois ma fille, osti que j'étouffe. Dans toute cette profusion matérielle, dans la vie de luxe que je me suis bâtie avec ma blonde qui carbure à mon cash. Dans tout le stress que m'emmène mon entreprise. Des fois, j'aimerais ça me lever le matin, mettre mes jeans pis mes cap d'acier pis aller couper du bois jusqu'à c'que la nuit tombe. Pas de stress, pas d'osti de questionnements qui finissent pu, pas de cellulaire, pas de chèques de paie à signer, pas de costume de clown en cravate... J'aime ça, aller t'sauver, ça me permet de sortir de tout ça pis d'toucher aux vraies affaires, tsé. Le bonheur de ma fille. De ma fille que j'ai décidé de mettre su'a terre, pas pour e rien, pas pour l'oublier pis la laisser toute seule avec son p'tit coeur plein de tempêtes...

Progéniture: Ouin.. P'pa. C'ta croire qu'on vit c'te vie là, pour rien d'autres que d'se sauver l'un et l'autre.........

La vie est ailleurs

Rêve d'une vie peuplée d'une dizaine de personne qui me tiennent à coeur
Vivants le long d'un énorme cours d'eau
Peut-être seulement le bleu du fleuve suffirait.

Avec des champs de lavande immenses à perte de vue
Et où le fond du vent est toujours chaud.
Une vie où je n'habite pas dans un bloc de béton sur une rue passante Montréalaise,
Où les 3 bambins de l'appartement adjacent ne hurlent pas 24 heures sur 24, tuant tout silence possible;
Où il n'y a pas de trafic, même pas de voitures, que des vélos silencieux déambulant le long du fleuve;
Où on peut sauter en parachute tous les jours parce que le ciel est constamment d'un bleu parfait;
Où l'argent existe en très petite quantité, de toutes façons nous n'en avons pas besoin- nous ne connaissons pas l'avidité de l'achat;
Où les cours d'eau sauvages laissent échapper une odeur réconfortante de pin et de bois mouillé, rafraichissants;
Où je me vois vieillir entourée de ceux que j'aime, dans une bulle aseptisée au milieu de nulle part;
Dans une chambre bordée de fenêtres donnant sur le fleuve tranquille, rassurant et calme- comme une mère porteuse;
Un grand lit d'où émanent de subtiles odeurs de lilas blancs du matin au soir;
Tes yeux, ton souffle, ton corps;
.............. le silence..........
« J'aurais préféré mourir avant d'aimer quelqu'un d'autre »
Ernest Hemingway
C'est impressionnant;
Comme tout se déploie dans l'univers
Afin que nous nous recroisions jamais.

vendredi 13 août 2010

Partie...

Chercher un sens à tout ça.