mercredi 20 octobre 2010

Main street

Rue St-Laurent, Vendredi soir.

Fascinante. Répugnante, elle n'a jamais su susciter réellement mon attention depuis ma majorité ( et même jamais avant nomplus), ses boites de nuits et ses bars ne m'ayant jamais inspiré une soirée réussie.

Ce soir, emmenée a fréquenter un de ses clubs pour la fête d'un ami,en mode analytique et contemplatif ( une fois de plus) j'ai pu atteindre mon paroxysme personnel de désenchantement.

Puéril. Agressions abondantes. Insalubrité. Bas de classe, bas de game. Le Ballroom.

Ils sont entassés les uns sur les autres dans ce local a ambiance ni feutrée, ni appaisante. Elles sont en robes et talons hauts, ils sont en chemise et souliers propres. Ils dansent, boivent, se pavanent, se regardent, se jugent, se poussent un peu pour avoir plus d'espace, s'accrochent, se dévisagent, se sourient de leur visage terni par l'alcool. Rendus pathétiques et alcooliques, ils passent une soirée folle.
Age moyen : 19 ans.

A mon entré dans ce lieu, j'ai tout de suite eu le présentiment que mon argent allait être mal investi. Et les talons hauts si détestés se faisaient déja inconfortables.

Quinze minutes après mon entrée, buvant mon savoureux Vodka ananas a 8$, je me suis fait aborder par deux tantouses, deux vantouses prêts a coller jusqu'a ce que mort s'en suive, deux impertinents prépubères, deux enfants mal foutus qui venaient me faire la conversation, une conversation mal odorante du genre '' tu vas a quel école, tu habites ou? Aimes-tu les homosexuels? ''.

Je leur aurait donné des G.I jo et des trains électriques pour aller jouer sur le tapis du salon, qu'ils n'auraient pas été plus heureux, plus enfants, plus minables, plus aptes a rester dans leur monde immaculé de jeunes nourissons gâtés.
Incapable de voir le désintérêt total dans mes yeux, ils étaient jeunes et merdiques.


Sachant que mon minuscule goût du party n'allait pas pouvoir survivre entre leurs mains, je les ai laissés en plan, pour aller me faire voir ailleurs.


La cigarette était alors requise, question de bien s'occuper. Dehors, la brise de fin de soirée dans les cheveux et le regard plongé dans le ciel sombre, tentant de chercher désespérément une raison d'être dans ce lieu et non pas ailleurs, dans ses bras chauds.

Trois Vodka Ananas, mes quatres préférées, Dom, Amé, Genevieve, Mylène, des bizous sur les joues, et les talons hauts redescendent l'escalier et se dirigent Rue Bellechasse, avant de se faire remiser dans le garde robe pour la prochaine année. Ils ne font pas le poids, contre les souliers plats ou les Converse.

Retour au Bercail, alors que les autres continuent de s'entasser, retour sous les draps qui sentent bon le Gain, avec Bibitte qui joue avec sa souris en plastic, Cat Power qui chante Wonderwall et la douceur de vivre, que procure le silence, le calme, la chaleur, loin du chaos, loin de la Main.

3 commentaires:

Bahia a dit…

Magnifique texte teinté de fiel mais où j’ai trouvé écho à mes propres impressions sur le sujet. Et une finale magnifique qui fait rayonner le bonheur du célibat (?).

Elaine a dit…

Merci!
Bonheur sporadique... mais bonheur tout de même!

Unknown a dit…

Wow c'était vraiment bien. Merci