dimanche 19 septembre 2010

papa- Pis mon ti canard, comment ça va? Avec ton chum?

Progéniture - J'sais pas, j'commence mes allergies printanières, ça m'pique dans face pis....

Papa- OK c'est dommage, mais je veux dire. Dans ton coeur là.

Progéniture- J'sais pas. Pas fort, j'imagine.

Papa- Voyons calvaire! Toi quand t'as un gars dans ta vie, tu deviens toute fuckée! Ca te fuck ben raide! FUCKÉE! Regarde toé là, encore à l'envers!

Progéniture- Que c'est doux à l'oreille, parler avec toi. Jel sais p'pa. Une vraie folle.

Papa- Ouin ben ça, c'ta cause de moi..
Progéniture- Ah, recommence pas avec ça, j'ai pas l'goût.

Papa- D'ma faute! Si j'avais été moins ti cul, plus présent. Moins fucké. MOINS FUCKÉ! Je t'ai crissé un vide dans l'ventre pis là, t'essaie de remplir ça avec n'importe quel tapon qui te donne un peu d'attention.

Progéniture- Bon, ça s'améliore pas ton affaire. Tu t'es encore vautré dans le champagne? J'suis pas d'attaque pour tes déboires de père indigne là. Pis depuis quand tu sacres à tout bout de champ? C'pas beau.. J'ai pas besoin d'entendre ça. Jel sais qu'jsuis dure à suivre... mais j'pense pas que ce soit de ta faute. Pas entièrement entoucas. C'est moi, c'est dans ma tête de pardue que ça se passe.

Papa- C'est vrai, j'ai trop bu de champagne, ça me crinque c't'affaire là. J'suis tellement stressé, tsé. J'aimerais ça qu'tu sois bien, heureuse, paisible.

Progéniture: Arrête papou, j'suis heureuse. Pis tu les aimes mes p'tits nuages noirs, ça te permet de mettre ta vie sur pause une coupe de jours pis de venir me sauver le coeur. Ça comble ton complexe de superman. Tsé comme quand, on est partis un mercredi matin pour Baie St-Paul même si je devais rentrer travailler et que tu avais une tonne de réunions cette journée là. On est allés s'payer une trêve devant le ST-Laurent en s'enivrant à grand coup de Veuve Clicquot. Ça m'a comblé l'vide existentiel; t'as compris exactement ce qu'il fallait faire pour me réanimer l'envie d'vivre: me piquer deux jours devant le fleuve comme un drapeau qu'on laisse au quatre vents.

Papa- Oui c'est vrai, c'était agréable. Tsé pour moi aussi, ça a été purificateur. Des fois ma fille, osti que j'étouffe. Dans toute cette profusion matérielle, dans la vie de luxe que je me suis bâtie avec ma blonde qui carbure à mon cash. Dans tout le stress que m'emmène mon entreprise. Des fois, j'aimerais ça me lever le matin, mettre mes jeans pis mes cap d'acier pis aller couper du bois jusqu'à c'que la nuit tombe. Pas de stress, pas d'osti de questionnements qui finissent pu, pas de cellulaire, pas de chèques de paie à signer, pas de costume de clown en cravate... J'aime ça, aller t'sauver, ça me permet de sortir de tout ça pis d'toucher aux vraies affaires, tsé. Le bonheur de ma fille. De ma fille que j'ai décidé de mettre su'a terre, pas pour e rien, pas pour l'oublier pis la laisser toute seule avec son p'tit coeur plein de tempêtes...

Progéniture: Ouin.. P'pa. C'ta croire qu'on vit c'te vie là, pour rien d'autres que d'se sauver l'un et l'autre.........

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