lundi 8 décembre 2014

Distorsion

Il est minuit passé et le sommeil ne me gagne pas, même si je ressent une extrême fatigue.

Dans mon esprit défilent des images, rebondissent des mots, dans mon corps s'enlisent des sensations bordées par la pénombre de la nuit qui résonnent dans le silence.

Je sens mon âme et mon corps se dissocier, mais je connais cette sensation. Il suffit de respirer, une main reposant sur mon plexus solaire, respirer et attendre que ça passe. Ce n'est qu'une bulle d'inconscient qui revient à la surface.
J'ai appris avec l'expérience de mes crises d'angoisse que ces moments où mon corps et mon esprit semblent faire deux entités, que c'est un signe que je me suis assez détestée dans les derniers jours, que je dois me remettre à me donner un peu d'amour. Car je suis en train de me chasser de moi-même, tant je me critique sans cesse. « Tu es trop comme ci, pas assez comme ça, tu aurais pu faire ceci et non celà», voilà ce qui tourne en boucle dans mon esprit depuis quelques jours. Je ne connais aucune trêve si ce n'est que lorsque je peux m'assoupir quelques heures.

Je suis traquée.

Et ensuite me vint en tête « mais que fait-il là, couché à côté de moi, avec son amour qui déborde de partout.  Comment peut-il m'aimer, moi qui n'est rien, comment peut-il avoir envie d'être à mes côtés pour d'autres motifs que de me trahir d'un moment à l'autre? »
Et je me sens soudainement petite, petite, tout petite et lui devient grand, grand, très grand, si grand qu'il pourrait m'avaler.

Mon esprit se tord, se distorsionne. Son amour est incompréhensible, inconcevable, je ne peux le décrypter.Il est TROP simple, TROP grand. TROP inconditionnel. 

Peut-on réellement aimer à ce point ? 
Tout mon âme me crie que non. Impossible.
Me protéger.
Le garder à distance.
Le soupçonner sans répit.
Attendre le leurre.

Forger le cercueil de notre amour.

samedi 22 novembre 2014

Je sais tout de la fatigue.

mercredi 8 janvier 2014

Il serait plus simple de tripper surle I-phone.
D'avoir un I-pad.
D'aimer le hockey de façon obsessive.
D'étudier en gestion d'entreprise ou en comptabilité.
De potiner sur les participants d'occupation double.
De frencher n'importe qui dans un bar.
De tripper sur Jean-Francois Mercier.
De lire les Twilight.
De sauter de joie parce qu'ils ont sorti un nouveau Mission Impossible au cinéma.
D'aller voir les shows de Marie-Mai.
De cracher sur les sans-abris et dire ''ils ont choisi d'être là''.
D'épargner pour ma retraite.
De fantasmer sur mes enfants encore à concevoir et les joies de la maternité.
De faire des trip de lesbienne pour divertir mon chum.
De prendre des photos de moi au gym, les mettre sur facebook pour que tout le monde voit que je vais au gym.
De prendre des photos de moi au restaurant, les mettre sur facebook pour que tout le monde voit que je mange.
De prendre des photos de moi sur la bolle, les mettre sur facebook, pour que tout le monde voit que je chie.

BUT SOCIETY, GO FUCK YOURSELF!!!



Et tous ces jeunes adultes qui s'extasie devant les prouesses de leurs jeunes enfants, comblés et plein d'amour,
Et toutes mes jeunes amies qui couinent de bonheur à l'idée d'arrêter la pilule et de se mettre à '' essayer '' ;
Et tous ces collègues de travail qui ornent leur bureau des photos de leurs enfants
alors que moi, rien dans le rôle de parent ne me dit quoi que ce soit...

En parler à ses amies.
« Je ne veux pas d'enfant. »
Et se faire regarder avec un sourire en coin et des yeux qui pardonnent
« Ha!Ha! mais oui, tu vas voir, ça va venir! »

Comme si c'était obligé, de venir.

« C'est parce que t'as peur!»

Eh bien oui, j'ai peur. Il me semble que ce soit une raison suffisante?
Imagines que mes peurs soient fondées ; que je sois incapable de les aimer. De leur faire aimer la vie. Tu imagines?
Il y a ceux qui savent depuis toujours qu'ils seront parents et qui seront capable de remplir ce rôle.
Et il y a ceux à qui ça ne leur dit rien dutout.
Y'en a que ça rendrait fou.

Et puis voilà.